Sarah Najjar









Editions Slatkine / 2023 / 224 pages
« Je me mets au lit vers 22h, j’attends…
Et le sommeil ne vient jamais. »
Alma ne dort pas. Elle ne dort plus depuis quelques mois, depuis que son amie a décidé de partir. Elle est insomniaque et les nuits se déroulent de manière interminable alors que ses journées sont rythmées par : trajet en train – boulot (pas très jojo) – trajet en train – pas dodo. Et ça recommence. Avant de devenir folle elle tente tout, même si les médecins lui prescrivent tous des pilules qui ne fonctionnent pas. Elle sait que la cause doit être traitée avant les symptômes. Elle sait qu’elle a perdu le goût à la vie, qu’elle ne comprend plus, dont elle ne fait plus réellement partie. Elle touche le fond.
Alors commence le long chemin d’Alma à la rencontre d’elle-même. A la manière d’une quête initiatique, au moyen de différentes façons de se reconnecter avec ce qui l’entoure, elle trouvera peu à peu l’apaisement qui lui permettra de se retrouver et de faire la paix.
Sarah Najjar nous offre un magnifique ouvrage sur le deuil, l’impuissance que l’on ressent face à la mort et à l’absence, à nos questionnements sur la vie.. au moyen de dessins subtils et de sublimes touches de couleur très intelligemment amenées. C’est un véritable voyage jusqu’aux confins de l’invisible qu’on vit aux côtés d’Alma dans laquelle, j’en suis sure, chacun peut se retrouver.
Pour être honnête c’est difficile pour moi de vous parler de ce roman graphique que la douce Sarah et les éditions Slatkine m’ont fait le privilège de m’envoyer. Il m’a laissée en larmes… mais aussi avec une lumière toute particulière qui s’est allumée en moi. Pour des raisons très personnelles, son roman est arrivé à une période où il a résonné en moi de manière spéciale et rien que pour ça : merci.
En fait, dans le deuil, il y a toujours un double deuil.
Il y a la mort de la personne aimée, et la mort de cette part de soi qui lui était consacrée.
