Territoires

Olivier Norek

Editions Michel Lafon / 2015 / 304 pages

Un imbroglio de stratégies criminelles, loin d’être aussi fictives que l’on croit, dans un monde opaque où les assassins eux-mêmes sont manipulés.

Ce n’est pas une surprise, après Code 93 j’ai direct enchaîné avec la suite des aventures du Capitaine Victor Coste et son équipe de choc du SDPJ de Seine-Saint-Denis.  

J’avais eu le sentiment d’une mise en situation dans le premier opus, comme si Norek posait ses balises pour bien nous faire comprendre le contexte de ses histoires. Très bien. Mais j’en voulais plus! Et j’ai été servie… 

On retrouve donc l’équipe là où on l’avait laissée à la fin du premier tome. La période étant plutôt calme, Coste s’apprête à prendre quelques jours de congé pour rejoindre Léa en Provence. Mais c’est là que trois cadavres sont retrouvés, connus pour être des caïds régnant sur les trafics de la ville de Malceny. C’est sans appel : ils ont été exécutés.  

S’ensuit une enquête qui nous emmène dans la noirceur la plus pure de la nature humaine. La manipulation politique est au cœur de l’histoire, capable de transformer des enfants en monstres, des vieillards en dealers et de mettre une ville à feu et à sang en un claquement de doigts.  

Sur le trottoir, les badauds forment un cercle autour du corps. Juste pour voir. Se repaître de cette image de mort à laquelle ils viennent d’échapper. Fascinés par cette flaque de sang chaud, d’un rouge presque vivant, qui s’élargit sous le crâne ouvert en deux.
Un caïd vient de tomber. Un caïd de vingt-quatre ans au royaume pas plus grand que quelques rues.

On monte clairement d’un cran avec ce deuxième tome. Les personnages sont plus sombres, les enquêtes vont plus loin, la pudeur ne retient plus rien. On est dans le vrai, dans le cru et on s’aperçoit que la violence quotidienne dans laquelle (sur)vivent les habitants des banlieues prend une autre dimension.  

J’ai compris une chose en avançant dans ma lecture de cette trilogie sur la manière dont Norek souhaite amener ses histoires. Contrairement à d’autres de ses romans, et ce qui m’avait perturbé dans Code 93, ses personnages principaux ne sont pas au cœur des enquêtes. Ils ne sont pas traités de la manière habituelle avec les polars, gueules cassées, personnalités détonantes avec un passé qui les hante (ou du moins pas autant)… parce que l’auteur a un seul personnage principal qu’il veut mettre en avant et devant qui s’efface tout le reste : la banlieue.  

C’est facile de considérer le monde entre le Bien et le Mal ! Le blanc et le noir.
Alors que tout se passe dans la zone grise.

Note : 4.5 sur 5.

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