Les dragons

Jérôme Colin

Allary Editions / 2023 / 176 pages

Les Dragons est l’histoire d’un coup de foudre entre adolescents plus normaux qu’il n’y paraît. Un cri d’amour pour ces enfants que notre société cache, mais qui disent tant de nous.

Il est des livres qui vous prennent à la gorge comme un peu d’air en moins. Les Dragons en fait partie.     
    
C’est l’histoire de Jérôme. Quand il essaie de construire une vie avec Léa, mais surtout avant, quand il est un adolescent qui contient toute la colère du monde en lui. Pour apaiser son quotidien d’adulte, il doit se confronter à son passé et doit parvenir à l’exorciser…    
    
𝘗𝘦𝘯𝘤𝘩𝘦-𝘵𝘰𝘪 𝘴𝘶𝘳 𝘵𝘰𝘯 𝘱𝘢𝘴𝘴𝘦́. 𝘙𝘦́𝘱𝘢𝘳𝘦 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘵𝘶 𝘱𝘦𝘶𝘹 𝘳𝘦́𝘱𝘢𝘳𝘦𝘳. 𝘌𝘵 𝘵𝘢̂𝘤𝘩𝘦 𝘥𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘧𝘪𝘵𝘦𝘳 𝘥𝘦 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘵𝘦 𝘳𝘦𝘴𝘵𝘦.    
    
Quand on a quinze ans, une fureur sourde qui gronde dans le bide, comment grandir dans une vie qui n’apporte que des désillusions, remplie de monstres qu’il faut éloigner de force pour dormir la nuit? Jérôme va l’apprendre en se retrouvant en huis-clos avec d’autres jeunes comme lui qui voient la vie à travers un prisme différent, là où on regroupe ceux qui s’excusent d’être en vie, qui veulent réparer leur naissance… Des Dragons. Parce qu’ils se croient seuls au monde, sans savoir qu’ils y ont une place et que la plus belle chose, c’est les autres.  

Ces gamins, ils ont besoin d’expériences affectives sécurisantes. Et le monde, tel qu’il va, est incapable de leur offrir. Le capitalisme nous mène droit dans le mur parce qu’il n’a finalement rien à proposer aux jeunes. Aucun idéal. Cette merde de système glorifie la performance. Comment être le meilleur ? Comment être le plus riche ? Comment être le plus rapide ? Il propose aux enfants des idéaux de néant.

Jérôme Colin, qui a prénommé son personnage principal comme lui pour en montrer l’universalité, a partagé le quotidien de ces jeunes dans un établissement psychiatrique similaire à celui de son histoire. Il y a croisé des Jerôme. Des Vinciane, des Lionel et des Karim. Et une Colette 🤍. Mais aussi des Smensk et des Nadine, ces accompagnants, thérapeutes ou enseignants auxquels l’auteur offre un vibrant hommage. Ceux qui savent que la force c’est d’aimer le faible et sans qui tellement de jeunes passeraient à côté de toute la valeur qu’ils ont à offrir.     
    
Ce livre est un immense cri hurlé à la face du monde. Chaque phrase est un coup de poing qui compte et qui pourrait être citée ici. Comme la lettre que Jérôme adresse à son futur enfant. J’ai rarement lu des pages aussi criantes de vérité et de tendresse.

Entendez ce cri!
Lisez ce livre!
Et rencontrez les Dragons.     

Je ne savais pas alors, que les livres faisait ça. Ils disent ce qui nous abat. Et une fois cette chose énoncée clairement par un autre, on voit comme une issue à ce qui s’infectait à l’intérieur et nous rendait la vie impossible. Il n’y a qu’une seule chose pour nous sauver. C’est d’avoir quelqu’un à qui parler. Voilà tout.

Note : 5 sur 5.

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