Jean-Baptiste Andrea

Editions L’Iconoclaste / 2023 / 592 pages
« Un roman sculpté telle une visitation, dans le miracle du surgissement. »
Le Monde, octobre 2023
Cette rentrée littéraire offre décidément des textes magnifiques qui me touchent profondément. Avec cette longue fresque réunissant toutes les beautés de l’Italie et qui suit les événements phares du XXème siècle à travers des personnages marquants, Jean-Baptiste Andrea marque les esprits.
Michelangelo Vitaliani. Un nom d’artiste qui promet dès la naissance un destin hors du commun. Un grand nom pour un petit homme. Mimo, c’est mieux. Et pourtant son destin sera celui d’un géant, dépassant ses rêves les plus fous. Élève de son oncle sculpteur à qui il est confié tout petit, son don se révèle au monde et il devient rapidement celui qu’il est voué à être.
Mais à côté de cette destinée de haut vol qui déjoue toutes les certitudes, et malgré des tunnels sombres par lesquels il se doit de passer, une étoile. Viola Orsini. Sauvage, rêveuse, déterminée, surdouée… et vivante, plus que n’importe qui! Sa jumelle cosmique qui grandit dans une famille puissante et prestigieuse, et qui jouera un rôle prépondérant dans l’histoire de l’Italie de ce temps mais aussi évidemment dans celle de Mimo qui y est irrémédiablement lié.
Elle me sourit, un sourire qui dura trente ans, au coin duquel je me suspendis pour franchir bien des gouffres.
Au-delà de la vie de l’artiste, touchante et admirable à bien des niveaux, de la plongée dans une Italie toujours si palpitante, la sublime Florence, la fière Rome ou encore les villages de Toscane, ce livre c’est surtout et d’abord l’histoire de Viola et Mimo. Les croisements qui les ramènent irrémédiablement l’un vers l’autre, l’alchimie et ce qu’ils s’apportent de manière si intense.
Le titre est pour moi une merveille. Il souligne ce que le texte déroule comme un fil rouge en arrière plan, ce qui compte vraiment, et crée des scènes d’une rare intensité.
Encore un coup de 💙 de cette rentrée littéraire pour ce roman qui a remporté le Prix du roman Fnac avant de se voir couronner par le prestigieux Prix Goncourt.
Sculpter, c’est très simple. C’est juste enlever des couches d’histoires, d’anecdotes, celles qui sont inutiles, jusqu’à atteindre l’histoire qui nous concerne tous, toi et moi et cette ville et le pays entier, l’histoire qu’on ne peut plus réduire sans l’endommager. Et c’est là qu’il faut arrêter de frapper.
