Le paradis caché

Luca Di Fulvio

Editions Istya & Cie / 2023 / 702 pages

Luca Di Fulvio jette ses personnages au cœur de l’histoire moderne, dans ces années sanglantes où l’humanisme naissant affirme la place centrale de l’individu contre celle de Dieu.

J’imagine que c’est le cas pour tout lecteur, d’avoir ses auteurs clés, ceux dont les romans sont des valeurs sûres qu’on achète dès leur sortie sans jamais déroger à la règle, en sachant qu’on ne sera pas déçu. J’en ai quelques uns et Luca Di Fulvio en fait partie depuis que j’ai découvert sa plume unique avec Le gang des rêves il y a déjà plusieurs années.  

J’ai donc lu son dernier roman qui nous emmène au début du XVIIeme siècle tout au nord de l’Italie dans un petit village encore gangrené par les démons de l’Inquisition. On y découvre les destins liés de deux enfants perdus. Recueillis et élevés dans la religion, ils ne tarderont pas à en prélever le meilleur pour en abandonner la part d’ombre et s’élever au dessus d’une réalité rude et sordide. Sur ce chemin où ils paraissaient condamnés d’avance, Daniele et Susanna prouveront encore une fois que l’amour et les valeurs profondes peuvent redistribuer toutes les cartes, comme aime à le répéter celui qui les a fait naître sous sa plume.  

Que sommes-nous, après tout ? De petits êtres qui cherchent un sens à tout ce qui est lumineux par nature. Le soleil, Dieu, l’humanité, la liberté, la justice, la vérité. Nous nous cherchons nous-mêmes, confiants d’être éclairés sur notre chemin incertain. Guidés par la lumière, nous espérons trouver le paradis caché dans chacune de nos vies. Car je sais, j’ai toujours su, j’ai toujours senti qu’il y a un paradis caché en nous. Ici sur terre. Et il ne tient qu’à nous de fouiller notre conscience pour le trouver, pour en profiter.

Je vais être très honnête ce n’est pas mon roman préféré de l’auteur. J’y ai trouvé des facilités, comme une urgence de terminer l’histoire… Mais on y retrouve tout ce qui fait le succès de l’auteur. Des vrais méchants mais surtout des personnages forts et charismatiques, des âmes sœurs, au cœur pur et à l’esprit libre, emplis d’optimisme et d’espoir. Des histoires qui font du bien et redonnent foi en l’humanité.  

J’ai donc lu le dernier Luca Di Fulvio. Le dernier parce que cet auteur de talent, cet homme humble à l’immense générosité envers ses lecteurs et les gens de manière universelle, nous a quitté trop tôt, il y a quelques mois. Chaque page tournée était un pas de plus en direction d’un adieu. J’ai eu la chance de le rencontrer et pouvoir échanger avec ce grand Monsieur lors du Salon du livre de Genève mais aussi via les réseaux sociaux, et j’en garderai un souvenir précieux, tout en recommandant ses livres à tous ceux qui auraient besoin de s’évader aux côtés de personnages extraordinaires.

Grazie Luca 💫

— Quelle est ta plus grande faiblesse ? lui demanda Daniele, sourcils toujours froncés, comme s’il suivait ses propres pensées.
— Une attraction irrésistible pour la liberté, répondit Susanna avec franchise.
— Et ton plus grand atout ?
— Une attraction irrésistible pour la liberté.

Note : 3.5 sur 5.

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