Sans raison

Marie-Christine Horn

Editions Okama – Tenebris / 2023 / 136 pages

Les actes sans raison le sont-ils vraiment ?

Une femme dont l’unique enfant adulte a pris ses distances et qui doit se démener au quotidien pour sortir la tête de l’eau ; un homme acculé qui commet un acte désespéré de violence et se retrouve face à ses responsabilités. Des hommes et des femmes qui font face à la vie, juste la vie, de manière quotidienne et plus ou moins combative, subissant un système qui n’est pas toujours juste, pas toujours humain.. mais ont-il vraiment le choix? Tout acte comporte-t-il une raison qui nous pousse à le commettre?  

Marie-Christine Horn nous propose ici, au moyen de son écriture acérée, un petit roman de société pour dépeindre un système social de notre pays qui n’est pas sans failles envers ceux qu’on ne voit pas dans leurs voitures aux heures de pointe ou aux terrasses des cafés branchés. Ceux qui mettent tout ce qu’ils ont dans un bout de mobile home dans un camping, qui se serrent les coudes et tentent de créer une famille avec ceux qui comme eux ont parfois été délaissés par celle du sang.  

Une critique parfois cynique des services sociaux et de notre société de privilégiés qui a du mal à garder les yeux sur les laissés pour compte un peu plus longtemps que la bienséance oblige. L’autrice nous offre toutefois une histoire remplie de passages tendres et drôles, où l’amitié et la solidarité font la part belle aux personnages et permet de relever une jolie note d’espoir au milieu d’un système souvent inadéquat.

Marcel proposa de prêter l’imprimante du bureau afin d’émettre la fameuse procuration, le sésame dont on ne doutait pas qu’il suffirait à sauver la vieille dame des griffes d’une administration qu’ici tous réprouvaient, ce monstre aux rouages bien huilés qui avait tenté de les écraser un par un comme de vulgaires insectes, avant qu’ils trouvent refuge, compréhension, amitié et tranquillité au cœur de leurs abris de métal ou de polystyrène mal isolés, utérus modernes aux dimensions étroites et pourtant suffisantes pour s’y sentir à l’abri, protégés du monde extérieur, du système qui les avait une fois ou l’autre, voire toujours rejetés.

Si j’ai été embarquée et touchée par l’histoire de Margot, femme combative et attachante, et de ses voisins de galère, j’ai eu plus de mal à cerner le personnage de Salvatore malgré le dénouement qui nous donne une part d’éclaircissement. La construction un peu décousue y est peut-être pour quelque chose mais j’ai mis un certain temps à me mettre dans l’histoire pour finalement l’apprécier.  

Merci aux @editions_okama pour le service presse  📚

Une famille ce n’est pas toujours celle qu’on croit,
celle qu’est marquée sur le livret à la naissance

Note : 2.5 sur 5.

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