La bête – Tome 1

Zidrou et Frank Pé

Dupuis / 2020 / 160 pages

Houba !

A-DO-RÉ.

Voilà. Merci bonsoir.

Sérieusement si vous aimez le neuvième art : foncez lire cet album magnifique. Tout y est réussi : son format qui en fait un vrai bel objet avec de grande pages permettant de mettre en valeur ses magnifiques illustrations, sa mise en couleur subtile qui nous plonge dans l’ambiance morose d’après-guerre aux relents de moules et de soirées embrumées, son scénario impeccable avec une mise en situation dès les premières pages digne des plus grands maîtres du suspense… car, il faut le dire, Zidrou fait partie des scénaristes capable de nous bouleverser par quelques bulles bien placées.

Si l’histoire est plutôt simple, elle est extrêmement efficace et nous agrippe dès le départ. On se retrouve dans la Belgique de 1955, marquée au fer rouge par les stigmates de la guerre. Alors quand on est un enfant issu de l’aventure d’une femme au caractère affirmé et d’un soldat allemand retourné chez lui auprès de sa famille, le quotidien n’est pas très facile et c’est vers les animaux perdus que le petit François (ou Franz) cherche du réconfort. Jusqu’à faire la rencontre qui va changer sa vie. Un singe ? Un croisement avec un léopard ? En tout cas une bête qui fait montre d’une force extraordinaire et que les Indiens Chahutas ont capturé avec peine et qui se retrouve à l’autre bout du monde totalement perdu.

Une histoire touchante et magnifiée par des magnifiques illustrations. Un hommage absolu à Franquin, qui n’aura certainement jamais rêvé d’une plongée dans la réalité aussi réussie pour son cher Marsu.

Que dire de plus sinon : vivement le tome 2! (parce que c’est quand même un poil frustrant là)