Nicolas Feuz

Editions Slatkine & Cie / 2020 / 280 pages
« Restez chez vous ! Pendant des semaines je suis resté confiné, comme vous. Passée ma gestion par télétravail des affaires courantes au Ministère public de Neuchâtel, j’ai voulu imaginer ce que pourrait être un polar écrit sous confinement. J’ai décidé de vous l’offrir. »
Nicolas Feuz
C’est LE livre de l’année! Non?
Une lecture de circonstance que l’auteur, le procureur neuchâtelois Nicolas Feuz, a décidé d’écrire en temps réel durant le confinement de ce printemps, à raison de deux ou trois chapitres chaque soir, mis à disposition sur sa page Facebook et sur le site des Editions Slatkine, totalement gratuitement. Une expérience inédite livrée sur papier et plutôt réussie…
Largement inspirée de la crise sanitaire planétaire que nous affrontons tous, l’histoire propose de replacer l’épicentre de la pandémie en Suisse, à Neuchâtel, où un mystérieux virus se répand de manière fulgurante et semble vouloir décimer la population. L’Europe est peu à peu paralysée et le scénario catastrophe – plus réel que jamais – se met en place. Cela n’empêchera pas un journaliste obstiné aux méthodes douteuses bien décidé à remonter jusqu’au patient zéro, et une flic écorchée vive au caractère bien trempé, déterminée et obsédée par des multiples disparitions d’enfants, de se lancer dans une course contre la montre afin de comprendre ce cataclysme.
Très bien ficelée, j’ai aimé l’intrigue assez directe que nous propose l’auteur sur fond de fléau pandémique. Les chapitres courts et rythmés permettent de garder le fil tout en suivant les différents personnages dans leurs investigations et l’écriture de Nicolas Feuz a l’avantage d’être abordable mais précise et piquante.
– Moi, je suis une femme. Je ne tombe pas au premier rhume. Tandis que vous, vous serez bientôt mort.
La plaisanterie ne fit pas sourire le journaliste. Il frissonna, avala une pilule avec une gorgée d’absinthe.
J’aurais aimé parfois que l’auteur nous emmène plus loin et encore un peu plus de profondeur dans les caractères, mais je pinaille et surtout je pense que cette sensation est due au format de ce livre écrit dans une certaine urgence volontaire. Comme c’était mon premier roman de Feuz, j’ai envie de découvrir d’autres de ses livres qui me permettront sûrement de contenter cette petite frustration qui ne m’a pas empêchée d’être agréablement surprise.
Finalement le plus perturbant dans l’histoire, c’est que j’avais la sensation de lire le scénario catastrophe d’un film hollywoodien….
Il regarda la chauve-souris à ses pieds, s’accroupit, la poussa du bout de l’index. Elle ne bougeait plus. marcel la ramassa, la retourna dans sa paume. Dans un dernier réflexe de survie, la bête agonisante agrippa le pouce de l’agriculteur et y planta les dents.