Malgré tout

Jordi Lafèbre

Dargaud / 2020 / 152 pages

Maintenant que je t’ai retrouvé, j’aimerais tellement te réserver une petite place dans ma vie. Une place remplie de mouettes, avec vue sur la mer.

Qu’est ce que j’aime les histoires d’amouuuur! Surtout les coups de foudre, celles qui sont liées par les astres et qui survivent à n’importe quel détour qui surgit sur leur chemin. Celles qui sont évidentes et inexplicables, comme les tragédies grecques. Celles qui se recroisent à chaque étape de la vie, toujours. Malgré tout.  

Ana et Zeno c’est un seul destin. Le début et la fin, comme les initiales de leur prénom. L’évidence mais l’impossible. Ils se croisent un jour au gré du hasard, s’aiment passionnément et se perdent. Mais jamais vraiment. Jusqu’à se retrouver un jour parce que c’est comme ça, parce qu’ils sont une partie d’un tout. Les métaphores sont ultra présentes tout au long de l’album sur les liens, l’attrait et l’impossibilité de se réunir autant que celle de vivre éloignés, la solidité des sentiments contre lequel vents et marées ne peuvent rien, le port vers lequel on revient toujours…  

La construction à rebours de leur histoire est une pure idée de génie. On retrace par chapitre leur destin, on remonte le fil des ans pour comprendre toute la complexité de ces routes entrelacées, comme les pièces d’un puzzle qui prend tout son sens une fois assemblées, en gardant en tête la première scène de l’album au crépuscule de leur vie. Quant aux illustrations, elles sont si vivantes qu’on ressent intensément les émotions des personnages qui nous embarquent dans un tourbillon romantique.  

Un petit bonheur ♥️

« Tu es trempé ! Je suis désolé, tu m’attends depuis longtemps ? »

« Depuis 37 ans… »

Note : 4 sur 5.

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