Jil Caplan

Editions Robert Laffont / 2022 / 187 pages
Dans les années 1980, Valentine n’est pas encore Jil Caplan. Elle grandit sur les pentes de Ménilmontant, au sein d’une famille modeste, à la culture libertaire.
C’est sa jeunesse que raconte Valentine.
Valentine est née en 1965 à Paris et elle a grandi au sein d’une famille modeste comme il y en a tant, sur les pentes de Ménilmontant. Elle nous raconte, au moyen de petites histoires, d’anecdotes, son enfance, son adolescence le long des seventies, son entrée dans le monde du rock et du punk des folles années 80, sa quête d’identité et de désirs, sa nostalgie et ses premières fois. Les rencontres et le chemin qui l’ont amenée à devenir Jil Caplan.
Finalement c’est aussi l’histoire d’une fille comme les autres, avec ses questionnements sur la vie et ses rapports aux autres. Plutôt indépendante et volontaire, la future Jil Caplan suit d’abord des études de lettres à La Sorbonne, rejoint le Cours Florent avant de rencontrer celui qui lui fera connaître un premier succès au milieu des années 80 avant la consécration des années 90 avec son album La Charmeuse de serpents.
Je pense à comment on fait l’amour, à comment on tombe amoureux de quelqu’un qui tombe aussi amoureux de vous. Encore une chose lointaine et floue. Je ne peux pas croire que cette chose va venir un jour, que j’aurai un corps dans le mien, bien emboîté et qui bouge. Je ne peux pas croire que cette chose sera réelle, plus réelle que la pochette de Blondie et la bouche de Debbie Harry entrouverte sur un micro. Je ne pense qu’à ça, à comment ce sera quand je serai grande, libre et débarrassée de mon petit corps pénible.
Son livre se déroule comme sa vie, au gré des artistes et de 23 chansons, incarnée comme autant de titres de chapitres qui résonnent en échos plus ou moins forts selon nos propres souvenirs. Siouxsie, Jean Ferrat, Marvin Gaye, Nick Cave.. des posters des Beach Boys et le choc Bowie.
Bref, cette petite parenthèse dans le temps m’a fait un bien fou, un livre qui se lit comme on écoute une balade de Bruce Springsteen aux relents nostalgiques… mais qu’on aurait quand même aimé prolonger un peu.
Le temps passe lentement, la vie demeure fermée, mystérieuse. Je pense à comment on devient quelque chose, quelqu’un, comment on fait les choses, comment on rencontre des gens.