Le tueur intime

Claire Favan

Editions Pocket / 2010 / 668 pages

Attention ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains. Vous allez entrer dans la tête du tueur… et avec Will Edwards vous n’en sortirez pas indemne. On vous aura prévenu !

Will est différent. Il le sait, il le sent tout au fond de lui. Quelles que soient les raisons profondes qui les ont fait surgir en lui, très tôt, à l’adolescence déjà, ses pulsions parlent pour lui et le poussent à les assouvir. Son obsession pour la seule qui saura réellement le voir et le considérer scellera son destin et celui des autres femmes qui se trouveront sur sa route et qui, peu à peu, feront de lui un tueur en série totalement incontrôlable.  

Son destin croisera aussi celui de l’unité spéciale du FBI de Quantico chargée de le traquer. Mais Will est intelligent. Très. Et l’enquête piétine jusqu’à l’arrivée d’un nouveau profiler qui va donner à l’affaire une toute nouvelle dimension.  

Il y a, selon moi, deux façons d’envisager la carrière de profiler. Il y a celle qui consiste à placer le tueur au cœur de l’enquête, à lui donner un surnom affectueux et à en faire une célébrité dans l’inconscience collectif. Et il y a celle qui consiste à placer les victimes au centre de tout et à considérer leur assassin comme l’individu détraqué qu’il est. Le premier profiler cherche à récupérer une partie de l’attention suscitée par ces hommes pour sa gloire personnelle, et n’a que faire des victimes. Le second n’oublie jamais leur nom et se démène dans l’ombre pour que la série s’arrête le plus vite possible.
Je sais dans quel camp je me situe. Et toi, Jonas?

Mais je m’arrête là. Parce que j’ai adoré lire cette histoire sans trop en savoir et découvrir page après page la force de construction de Claire Favan. Dans ce polar totalement addictif, on assiste à la construction, pas à pas, d’un tueur en série. On entre littéralement dans sa tête et il faut parfois avoir le cœur bien accroché.  

Si j’aime passionnément les polars, je suis souvent frustrée par les raccourcis empruntés par les auteurs et les facilités, parfois nécessaires je vous l’accorde, qui mènent à la fin de l’intrigue. Et bien ici j’ai été servie ! Si le livre fait presque 800 pages ce n’est pas pour rien ! Quelle magnifique construction qui nous emmène aux origines du mal, qui prend son temps pour donner toute sa dimension à l’horreur qui se trame sous nos yeux et une vraie crédibilité à l’enquête du FBI. Des longueurs, oui, mais qui servent au récit. Une vraie réussite !  

Pressée de connaître la fin mais anxieuse de quitter ces personnages… j’ai été encore une fois exaucée : le Tueur intime est suivi du Tueur de l’ombre. Vivement! 

Merci à ma cops @labibliodenono pour ce conseil avisé 😉

Il la regardait se débattre tel un insecte sur le point d’être transpercé par l’aiguille du collectionneur.

Note : 5 sur 5.

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