Je suis grosse

Marina K.

Editions Antipodes / 2020 / 60 pages

J’en rigole, mais au fond j’ai envie d’en pleurer.

J’ai pioché cette BD au milieu d’autres volumes colorés et imposants, cette BD à la tranche fine et blanche, au titre discret. Et puis une claque bien propre en ordre. ⁣

On rencontre cette jeune fille qui décide de nous parler d’elle et de son quotidien. Son quotidien de grosse. Parce que dans cette BD on appelle un chat un chat. MERCI. Être grosse implique des problématiques inévitables et continuelles que nous expose Marina K., les unes après les autres, de manière lucide, cash et drôle. Elle nous parle de son regard qui ne la quitte jamais (elle ose parler d’égocentrisme), des combats intérieurs parfois perdus, des chemins empruntés vers un changement mais qui nous fait trop souvent faire demi tour. Elle nous parle du regard des autres, de cette fausse bienséance qui en devient déplacée, de la connerie humaine parfois… ⁣

Les illustrations en noir en blanc, dont les proportions changent au fil des pages, sont très parlantes et expressives. Sans fioritures, elles sont ultra efficaces, présentées sous forme de sketches parfois totalement décalés. Génial. ⁣

Même si on aimerait que l’auteure aille un peu plus loin et approfondisse encore un peu le sujet, je suis persuadée que cette BD est une parution essentielle et indispensable. Elle pose des faits et elle brise des tabous. Elle déculpabilise. Dans une société où le paradoxe des diktats du corps nous pousse à ressembler aux modèles des magazines ou au contraire à s’accepter coûte que coûte (même des nombreuses années de thérapies), parfois juste dire que c’est comme ça et que non ça ne nous plaît pas. Ben c’est bien aussi. Et extrêmement touchant. ⁣

Tout me paraît immuable.
Rien ne semble pouvoir m’aider.

Sauf peut-être … d’avoir écrit ce livre.

Note : 3.5 sur 5.

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