L’odeur de la colle en pot

Adèle Bréau

Le Livre de Poche / 2020 / 282 pages

Récit d’un temps révolu autant que de l’adolescence, L’Odeur de la colle en pot peint avec légèreté et mélancolie le moment de bascule entre l’enfance et l’âge adulte, une période bouleversante et intemporelle.

Un roman 100% Madeleine de Proust qui nous offre un aller simple direction début des années 90, se faufilant entre un épisode du Club Dorothée et un album de INXS.  

Je ne sais pas s’il a cet effet sur tous ses lecteurs, mais moi qui suis née au début des années 80 – donc pile une ado de ces années-là – je me suis immédiatement identifiée aux personnages et j’ai replongé tête la première dans mes premières boums, mes camps de ski inoubliables et l’appréhension compliquée de mes hormones adolescentes…  

On suit le quotidien de Caro, jeune ado assaillie de plein fouet par ces fameuses hormones, tout en essayant de gérer la séparation de ses parents, ses premiers sentiments amoureux, une petite sœur envahissante et une timidité ravageuse, en débarquant dans un nouveau collège pour couronner le tout. Confrontée aux difficultés d’un monde adulte qui lui ouvre ses portes, on tente avec elle d’avancer sans trop s’écorcher les coudes.  

J’ai regardé les épisodes en silence, en songeant que j’aurais aimé vivre dans cette série [Madame est servie]. Avec des adultes qui rient ensemble , préparent des pancakes au petit- déjeuner, dans des maisons chaleureuses avec pleins de coussins sur le canapé et des problèmes minuscules qui se règlent en une demi- heure, publicité comprise.

On ressent fortement l’envie d’Adèle Bréau – née en 1978 – de nous partager ses souvenirs d’adolescente, tant les références et les clins d’œil de l’époque sont ultra présents. On a parfois la sensation d’une longue liste d’images 90’s exhibés comme des fétiches, avec un journal intime en toile de fond sans une réelle intrigue ou un véritable sujet. Qu’à cela ne tienne. Le sujet dans ce livre c’est la vie. Tout simplement. Et comme il m’a fait penser à la mienne et m’a offert un petit bond dans le passé, comme une caresse, je valide.  

Je me suis laissé soudain envahir par un sentiment de bien-être mêlé de mélancolie, une sensation paradoxalement agréable et douce, malgré la fine couche d’affliction qui la recouvrait. C’était peut-être ça qu’on nommait la puberté, l’adolescence.

Note : 3.5 sur 5.

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