Impact

Olivier Norek

Editions Michel Lafon / 2020 / 348 pages

Face au mal qui se propage
et qui a tué sa fille

Pour les millions de victimes passées
et les millions de victimes à venir

Virgil Solal entre en guerre,
seul, contre des géants

Je suis TRÈS contente que le hasard fasse que le premier roman que j’ai présenté cette année sur mon compte Instagram soit le nouveau coup de poing d’Olivier Norek.  

Ce court polar (si on peut le ranger dans cette catégorie), je l’ai avalé d’une traite. Comme pour les autres Norek j’ai eu l’impression de retenir mon souffle de la première à la dernière ligne (du coup vous pensez bien que ça m’arrange de les lire rapidement…).  

Si on parle de polar parce qu’on y croise pêle-mêle des prises d’otages, des flics, des demandes de rançons et des suspenses haletants, c’est pour moi d’abord et surtout un manifeste engagé pour la planète. Et c’est tant mieux. On en veut plus de ces livres qui nous balancent des vérités à la tronche et nous file des claques bien senties pour nous réveiller.  

L’ancien soldat et flic Virgil Solal, dont on ne connaît pas grand chose ni sur son caractère et encore moins sur son physique (ce qui nous aide clairement à l’ériger en figure universelle), suite à un drame personnel lors duquel il meurt une première fois, incarne le combat d’une planète en train de dépérir. S’ensuit une enquête sur le fil pour tenter d’arrêter ses actions, mais que faire contre un combat mondial qui, chaque seconde, compte de plus en plus d’adeptes dans ses rangs? 

En Europe, la dépendance aux combustibles fossiles est presque invisible. Pas de tuyaux, pas d’oléoducs, pas de stations de forage, pas de puits. Invisible, comme les morts qu’elle cause. Et c’est seulement parce qu’elle nous est invisible qu’elle est encore supportable. Il en va de même avec les fumeurs. Ils ne voient pas le goudron qui suinte à l’intérieur de leur corps. Mais si ces même fumeurs avaient les poumons à l’extérieur, s’ils voyaient à chaque bouffée leurs organes se contracter et flétrir sous l’effet du poison, combien de temps fumeraient-ils encore ? Plus les effets sont lointains, moins ils nous touchent.


L’auteur nous offre sa colère dans ses mots comme sa pierre à l’édifice de ce changement auquel nous devons tous participer. Il positionne chaque lecteur face à ses responsabilités dans ce plaidoyer direct et sans équivoque face au dépérissement de notre planète. C’est un appel au secours et non plus un avertissement comme on en entend depuis plusieurs décennies, nous prévenant des conséquences de notre inaction.

On en ressort évidemment avec un sentiment de malaise ambiant, accentué par les chapitres très documentés qui nous assène de manière répétée l’incongruité de la situation de la planète, malaise profond mais nécessaire. Malheureusement.  

Alors 2021? On se bouge un peu?  

Nous avons vécu en accord avec la nature, puis nous l’avons domestiquée, pour ensuite l’exploiter et voilà qu’aujourd’hui nous l’avons épuisée.

Note : 3.5 sur 5.

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