Patrick Prugne et Tiburce Oger







Casterman BD / 2004 / 154 pages
Bretagne, 1884. Dans l’Auberge du bout du monde, lugubre bâtisse perchée au bord d’une falaise, un vieillard au seuil de la mort raconte une étrange histoire à un écrivain en mal d’inspiration. Celle de la mystérieuse Irena, revenue d’entre les morts alors qu’on la croyait assassinée.
Edgar de Saint-Preux, écrivain en mal d’inspiration, échoue par une nuit froide et pluvieuse dans une auberge esseulée aux confins de la Bretagne. Il trouve l’endroit idéal pour parer à ses pages blanches… surtout quand il se rend compte que les lieux regorgent de créatures étranges (réelles?), de magie et de légendes que le propriétaire de l’auberge est bien décidé à ne pas emporter avec lui dans la tombe.
On part à la rencontre d’un peuple fier et travailleur, aux prises d’une malédiction venue des confins du monde… une histoire à laquelle on se laisse prendre sans s’en rendre compte, les personnages aux caractères affirmés et les légendes bretonnes nous laissant un goût de sel et de grand large qui nous fait voyager, au gré des planches magnifiquement réalisées.
Les illustrations de Prugne sont absolument incroyables et apportent un véritable plus à l’histoire. On est littéralement plongés dans l’ambiance venteuse et parfois post-apocalyptique des bords de mer bretons, grâce à la grande maîtrise des aquarelles qui prennent toutes leur ampleur dans les grandes cases qu’on découvre au fil des pages.
Si je devais poser un bémol à cette intégrale, c’est peut-être que j’aurais aimé pouvoir m’attacher davantage aux personnages. Leur histoire et leur intimité est un peu trop survolée à mon goût et on n’est pas vraiment pris aux tripes, malgré tous les ingrédients à disposition : une histoire d’amour entre des jeunes gens beaux et frondeurs, des combats sociaux et politiques, des légendes de bout du monde et une quête de liberté… mais on passe tout de même un agréable moment qui nous fait voyager et rêver ce qui est déjà beaucoup.
L’eau … la terre … il y a des jours qu’on aurait voulus éternels.