L’ombre du renard

Nicolas Feuz

(Slatkine & Co) Le Livre de Poche / 2020 / 288 pages

Le 16 septembre 1943, alors que les Alliés s’apprêtent à libérer la Corse de l’occupation nazie, un convoi SS quitte un couvent situé sur les hauteurs de Bastia en emportant une mystérieuse cargaison. Chargées sur une barge à destination de l’Italie, les caisses sont victimes d’un bombardement américain et finissent englouties au large du Cap Corse.

Ainsi naît la légende du Trésor de Rommel, qui suscitera bien des convoitises et engendrera de somptueuses dépenses en recherches sous-marines durant plus de 70 ans. Toutes infructueuses. Jusqu’à ce jour de l’été 2018 où un lingot d’or caractéristique réapparaît en Suisse, à côté du cadavre d’un vieux bijoutier de Neuchâtel.

Le plaisir de retrouver les personnages de Nicolas Feuz dans ce nouveau thriller! Découverts dans 𝘓𝘦 𝘔𝘪𝘳𝘰𝘪𝘳 𝘥𝘦𝘴 𝘢̂𝘮𝘦𝘴, on retrouve ici le Procureur neuchâtelois Norbert Jemsen, marqué par l’attentat survenu une année auparavant, et son entourage, embarqués dans une nouvelle enquête.  

Comme souvent avec les romans de cet auteur – et c’est pour moi un incontournable des bons thrillers – on est dès les premières pages mis au parfum! Sans en dire plus, on est ensuite embarqués dans une enquête qui prend ses racines des décennies auparavant après la chute du Reich lorsqu’un mystérieux trésor nazi disparaît, créant la convoitise pour les générations à venir. Partant de mystérieux meurtres commis en Suisse, on voyage jusqu’en Corse où on débarque entre famille mafieuse, mystérieux Ordre nazi et vieux flic condamné que le seul désir de vengeance maintient en vie. La place de choix offerte aux femmes par Feuz – flics, juges, maffieuses, « nettoyeuses » – permet un regard résolument moderne que cette histoire qui s’étale pourtant sur près d’un siècle.  

La peur conduisait n’importe quel être humain à des réactions surprenantes. La guerre transformait irrémédiablement chaque homme. Les pleurs viendraient. Tôt ou tard.

La structure des romans de Nicolas Feuz est toujours assez saccadée, avec un vrai rythme soutenu, grâce aux très courts chapitres qui passent de protagonistes à d’autres, faisant avancer les intrigues parallèles jusqu’à se rejoindre peu à peu pour le bouquet final. Si le temps offert avec les personnages avant de les laisser pour les retrouver plus tard peut parfois être frustrant, cela offre indéniablement un rythme haletant à l’intrigue et nous donne envie de la dévorer d’une traite.  

En ce qui me concerne j’adhère totalement et j’ai hâte de suivre la nouvelle enquête du Procureur Jemsen dans 𝘓’𝘌𝘯𝘨𝘳𝘦𝘯𝘢𝘨𝘦 𝘥𝘶 𝘮𝘢𝘭 sorti il y a quelques mois! 

Note : 4 sur 5.

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