Lisa Gardner

Editions Albin Michel / Collection Le Livre de Poche / 2018 / 576 pages
472 jours : c’est le temps qu’a passé Flora aux mains de son bourreau. 472 jours plongée dans un abîme de ténèbres, à n’espérer qu’une chose : survivre
Pour mon équilibre émotionnel, je me réserve régulièrement un bon thriller entre deux romans plus classiques et c’est finalement toujours une bonne idée. Vous savez, un polar bien noir que l’on dévore en retenant notre respiration et qui nous hante entre deux chapitres. Et pour cela, Lisa Gardner fait partie des valeurs sûres.
On retrouve ici certains personnages récurrents de l’auteure avec l’inspectrice DD et son équipe, lancés sur une enquête suite à la disparition de jeunes filles à la sortie de boîtes de nuit. Mais c’est sans compter Flora. Florence Dane, kidnappée plus de cinq ans auparavant par un dangereux psychopathe, subissant durant plus de 15 mois des sévices inimaginables. 472 jours durant lesquels elle s’est peu à peu éteinte à elle-même, puisant au fond de son être des ressources insoupçonnées pour échapper à son bourreau. Alors aujourd’hui elle ne peut plus laisser à d’autres la place dont elle a pu être sauvée. Elle ne le veut plus. Alors elle entre en scène.
Personne n’a envie d’être un monstre.
C’est vrai. Personne n’a envie d’être un monstre. Même pas moi.
Et pourtant…pourtant…pourtant…
Ce n’est pas le moment, me dis-je une nouvelle fois. Sortir de cette pièce. Voilà l’objectif, la mission.
Je n’en dis pas plus. J’ai été embarquée dès les premières pages par les chapitres qui s’enchaînent sur les souvenirs torturés de la Flora séquestrée, sur son état d’esprit actuel de survivante, sur l’enquête menée tambours battants… jusqu’au final parfaitement maîtrisé par cette grande maîtresse du polar. J’ai adoré la précision de l’auteure dont on sent clairement les recherches sur les méandres de l’esprit humain, à quel point la résilience peut – ou non – permettre de renaître à la vie, et en savoir plus sur la prise en charge des rescapés, souvent sur des années, par des victimologues plus ou moins impliqués… bref : j’ai passé un super moment avec ce vrai page turner psychologique !
Je veux vivre.