Elise

Fabian Menor

La Joie de Lire / Collection Somnambule / 2020 / 104 pages

Un temps où la protection de l’enfance n’était pas encore imposée dans les écoles Élise vit avec sa famille dans une maison à côté des voies de chemin de fer. Quand elle n’a pas classe, elle aide sa mère aux tâches domestiques ou se promène avec son chien, le fidèle Dicko. Son enfance ressemble à celle de n’importe quelle petite fille de la fin de la première moitié du XXe siècle. Enfin presque… 

C’est dans le cadre de son travail de fin d’études dans une école de bande dessinée et d’illustration que le jeune Fabian Menor décide de coucher sur le papier les souvenirs de sa grand-mère, pré-adolescente dans les années 50.  

Les heures de confidences que recueille le petit-fils relatent une enfance où la parole n’est pas donnée aux plus jeunes, où la maltraitance à l’école est monnaie courante et où il vaut mieux se faire discret et obéissant. C’est cette histoire qu’il nous raconte dans Elise, la version publiée de son travail d’étudiant d’abord écrit sous le titre La lanterne rouge, reconnu et primé.  

La technique du dessin et le choix du noir et blanc rend la véracité de ce quotidien du milieu du siècle dernier absolument remarquable. Énormément de douceur émane de chaque planche aux dessins simples mais très expressifs. Les personnages, chacun avec leur personnalité très marquée, sont touchants de profondeur et de pudeur.  

On découvre avec stupeur une réalité que tant d’enfants ont subie au quotidien, avec nos yeux d’aujourd’hui et nos souvenirs d’hier, un peu entre deux. Et puis la relation si tendre que l’auteur dépeint entre Élise, son petit frère, son amie, son chien adoré, l’espoir si fort qu’elle fonde en la justice incarnée par un père qui ne reste qu’un homme. La vie, en soit.  

Une très belle découverte de ce jeune illustrateur genevois donc j’ai eu la chance de recevoir une sublime dédicace. Merci à toi @iamenor et je me réjouis de découvrir la suite de la mise en œuvre de ton talent. 

« Je ne sais pas ce qui est pire : le regard de mon père ou la lâcheté de mes camarades »

Note : 4.5 sur 5.

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