Miss Islande

Audur Ava Ólafsdóttir

Editions Zulma / 2019 / 262 pages

Islande, 1963 – cent quatre-vingt mille habitants à peine, un prix Nobel de littérature, une base américaine, deux avions transatlantiques, voilà pour le décor. Hekla, vingt et un ans, emballe quelques affaires, sa machine à écrire, laisse derrière elle la ferme de ses parents et prend le car pour Reykjavík avec quatre manuscrits au fond de sa valise. Il est temps pour elle d’accomplir son destin : elle sera écrivain.

On m’a demandé récemment si je ne chroniquais que les livres que j’avais aimés. J’ai répondu qu’en général je lisais uniquement des livres qui me donnaient envie et que j’étais ainsi rarement déçue de mes lectures.  

J’ai choisi Miss Islande parce que j’ai vu partout que c’était LE livre à avoir lu absolument et c’est vrai que le quatrième de couverture me parlait, que j’aime la littérature scandinave et les jolies couvertures des éditions Zulma.  

Et puis j’ai lu le livre. Et puis rien. Je n’ai pas compris. La plume est poétique et bien tournée, la structure avec ses courts chapitres aux noms annonciateurs plutôt agréables à appréhender. Mais qu’en est-il du propos?  

On se retrouve dans une Islande des années 60 où le statut des femmes et des homosexuels n’offre aucune envergure – comme dans beaucoup d’autres pays alors – et où les protagonistes, dont les caractères manquent totalement de fond selon moi, cherchent à s’émanciper et à vivre leurs rêves ou au contraire se complaisent dans un quotidien morose et plat.  

J’ai été déçue par le manque de profondeur des thématiques, pourtant tellement intéressantes, qui sont survolées sans proposer d’ouvertures, l’auteur se cantonnant à décrire des faits. Aucun espoir ne ressort des chemins empruntés par les trois personnages principaux, avec même un retour en arrière à la fin du livre qui m’a laissée totalement perplexe. La fadeur du personnage principal est ce qui m’a encore plus dérangée.  

Bref, si j’ai trouvé certains passages poétiques et touchants et, il faut quand même que je le dise, que j’ai vraiment beaucoup aimé la plume de l’auteure, je reste sur un sentiment d’inachevé et d’incompréhension.  

Tu vas t’en aller voir le monde, et moi je resterai ici en espérant que le poissonnier emballera mon aiglefin dans un poème ou un roman-feuilleton.

Note : 2 sur 5.

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