L’empereur blanc

Prix des lecteurs du Livre de Poche 2022 – Polars

Armelle Carbonel

Le Livre de Poche / 2022 / 384 pages

Quel est le lien entre passé et présent, entre locataires d’hier et d’aujourd’hui – entre légende et réalité ?

Crescent House. Une maison isolée dans une région perdue de l’Arkansas connue pour son passé sombre et mystérieux. Une violente chasse à l’homme s’y serait terminée dans un bain de sang commis par le Ku Klux Klan. A moins que Bill Ellison n’ait pas été assassiné mais plutôt sauvagement tué sa femme avant de se donner la mort… Dans cette région encore très conservatrice, on ne s’épanche pas franchement sur les violences perpétrées qu’on préfère passer sous silence à défaut de les assumer.

C’est dans ce climat lugubre qu’Anton, auteur de polars à succès, a invité quatre de ses collègues écrivains – Sue, Rachel, Dan et Steven – à passer un week-end d’écriture au sein de cette demeure qu’il vient de s’offrir et dont l’énergie qui en émane paraît parfaite pour pondre des écrits bien glaçants.

Si Dan est le premier arrivé sur les lieux, il n’y retrouvera pas ses amis. Et petit à petit les disparitions s’enchaînent. Et les incohérences. Que peut bien vouloir nous faire comprendre cette maison qui semble parler? Ou abriter quelqu’esprit malfaisant ou vengeur?

Des hommes de tous âges descendent au fond du gouffre où la nature foisonnante émerge derrière leurs croix enflammées. L’étroitesse des sentiers ralentit leur course, mais les vents charrient la puanteur d’une haine solennelle. La Bannière étoilée flotte près d’une croix embrasée. Nous avons cru le Klan de l’intolérance anéanti à jamais, mais tant qu’il y aura des sympathisants, les maquisards de l’extrême droite piétineront les ruines fumantes de nos libertés.

J’avoue avoir eu vraiment du mal tout au long de la première partie du roman. Rien ne me paraissait logique, la légèreté avec laquelle les personnages accueillaient les incidents m’a franchement gênée et l’enchaînement des événements sans approfondissement m’a laissée un peu sur ma faim. Bref : j’avais du mal à tourner les pages. Puis la seconde partie, celle de l’enquête, et particulièrement les 100 dernières pages, m’a peu à peu réconciliée avec l’intrigue (plutôt très bien pensée) et m’a permis de comprendre où l’auteure voulait nous emmener, les pièces du puzzle s’emboitant petit à petit et offrant un tableau plutôt intéressant de l’ensemble.

Je ressors donc de cette première lecture de mars pour le #prixdeslecteurs2022polar un peu mitigée et pas franchement convaincue par la plume de l’auteure même si le fond de l’histoire, – surtout les événements qui se passent en 1967 et leurs conséquences – était très intéressant.

Le monde était fou. Depuis la nuit des temps. Mais avant l’apparition des médias, on le savait juste un peu moins.

Note : 3 sur 5.

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