Jérôme Attal

Editions Robert Laffont / 2022 / 221 pages
C’est le début d’un apprentissage, d’une traversée de Paris, aux confins de cet âge délicat où il faut s’engager sur une voie parmi d’autres sans jamais renoncer à qui l’on est.
Nico est étudiant en art, un peu par hasard, chanteur dans un groupe qui ne décolle pas et prend plutôt l’eau, il vit seul et va de temps en temps rendre visite à son père que sa mère a quitté, il aime Francis Bacon et les soirées entre potes. Et il est amoureux de Laura.
Laura qu’il rencontre dans une soirée et qui l’envoûte, l’empêchant de vivre une seconde sans penser à elle. A son rire, sa singularité, sa beauté parfaite. Bref, Nico l’a dans la peau. Mais quand on a l’âge des amours égoïstes et l’insouciance qui l’accompagne, difficile de se confronter à un amour dévorant. Quitte à se confier à une tête de chou à défaut de meilleure compagnie.
J’avais bien aimé trimballer l’objet dans Paris d’un point à un autre, m’asseoir avec lui au cœur de la nuit dans une des corbeilles du Pont-Neuf. Il avait été une mascotte à mon désarroi, une forme concrète de mon attachement à Laura, un talisman que j’avais trempé dans mon chagrin de la même manière que Claude Lalanne plongeait les feuilles de légumes dans des bains de métal. Laura me faisait perdre la tête. La tête était perdue. Je n’avais plus toute ma tête. L’amour me faisait perdre la tête. J’avais la tête ailleurs. La tête dans le sac.
De la désinvolture et des rencontres inopinées, des coups de foudre et des détresses qu’on ne connaît qu’à vingt ans, l’impétuosité qui n’appartient qu’à cette parenthèse entre l’adolescence et l’âge adulte. Voilà ce que nous propose ce roman dont le titre est tellement évocateur qu’il résonne à chaque page.
J’ai découvert la plume très agréable de Jérôme Attal avec ce roman. On ressent dans ses phrases toute la poésie qui n’appartient qu’aux auteurs de chansons. Je l’ai lu comme une parenthèse, comme un après-midi de sieste dans la moiteur de l’été. Avec langueur et sans attente. Et qu’est-ce que ça m’a fait du bien.
Un grand merci aux éditions @robert_laffont pour l’envoi de ce SP que j’ai dévoré. J’ai hâte de découvrir d’autres titres de l’auteur.
« Tu es amoureux en ce moment ?
– C’est quoi cette question ?
– C’est une question qu’on se pose tous les jours. C’est la meilleure question. »