Elle s’appelait Sarah

Tatiana de Rosnay

Le Livre de Poche / 2010 / 416 pages

Elle s’appelait Sarah, est l’histoire de deux familles que lie un terrible secret, c’est aussi l’évocation d’une des pages les plus sombres de l’Occupation.

Je sais que ce livre date un peu.  
Je sais que tout le monde l’a lu avant moi.  
Je sais l’impact qu’il a eu sur la plupart de ses lecteurs.  
Je sais que son adaptation à l’écran a été un succès.  
Je sais que c’est un livre qu’il faut avoir lu.  

Et c’est précisément pour ça que je vous propose tout de même une chronique de ma lecture alors que je sais pertinemment que je ne vais pas faire découvrir ce roman à beaucoup de monde. Si je peux convaincre une seule personne de le lire je serai satisfaite.  

« Non. Vous verrez. Rien a changé. Personne ne se souvient. Et pourquoi serait-ce le cas ? Ce sont les jours les plus sombre de notre histoire. »

L’histoire est celle de Sarah et sa famille en 1942, le terrible mois de juillet pour les juifs de Paris qui connaîtront la rafle du Vel’ d’Hiv. Plus de 13’000 personnes, dont un tiers d’enfants, seront emmenées durant cette opération de deux jours qui restera la plus massive des arrestations de juifs en France lors de la Deuxième Guerre Mondiale.  

C’est aussi l’histoire de Julia en 2002 à Paris, une américaine – française de cœur et par alliance – qui découvre par hasard l’histoire de cette jeune fille juive au destin tragique et unique et qui, touchée en plein cœur, décide de repartir sur les traces de cette famille dévastée.  

La fillette fut la première à entendre le coup puissant contre la porte. Sa chambre était la plus proche de l’entrée de l’appartement. Dans la confusion du sommeil, elle avait d’abord pensé que c’était son père qui remontait de la cave où il se cachait, qu’il avait dû oublier ses clefs et insistait parce que personne ne l’avait entendu quand il avait frappé discrètement. Mais bientôt des voix s’élevèrent dans le silence de la nuit, fortes et brutales. Ce n’était pas son père. «Police ! Ouvrez ! Tout de suite ! » Le martèlement reprit, plus fort encore. Vibrant jusque dans la moelle de ses os.

Outre l’immense émotion ressentie, ce n’est pas tant l’histoire de Sarah qui m’a marquée dans ce livre. Évidemment que son chemin de vie ainsi que celui des milliers de juifs déportés de Paris ou d’ailleurs est inqualifiable. D’une violence si extrême que peu de mots peuvent les décrire. Mais étant très intéressée par cette période de l’Histoire je connaissais déjà l’épisode du Vélodrome d’Hiver et ses tragédies.  

J’aimerais plutôt appuyer sur le parti pris de l’auteure de mettre en parallèle Sarah et Julia. L’impact que peut avoir l’Histoire et ses événements tragiques sur notre quotidien et le devoir de mémoire si important et nécessaire. Ne jamais oublier et apprendre de notre passé. Ces mots résonnent encore plus en ces temps troublés alors qu’on espère tous si vivement que les leçons de l’Histoire n’aient pas été données en vain.

Sarah, Michel, Zoé, Julia, Édouard, Mamé, William, Jules et Geneviève. Et les autres. Ils m’ont tous touchés, à leur manière, et m’accompagneront longtemps.

Zakhor, Al Tichkah. Souviens-toi. N’oublie jamais.

Note : 4.5 sur 5.

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