Meurtres au paradis

Anne Glenconner

Le Livre de Poche / 2022 / 360 pages

L’île Moustique retient son souffle à l’approche d’une redoutable tempête tropicale. La plupart des résidents ont déserté ce coin de paradis. Et seuls quelques amateurs de sensations fortes sont restés

Pour cette lecture de la sélection de juin du #prixdeslecteurs2022polar, départ destination l’île Moustique. Cette petite île privée située dans l’archipel des Grenadines, ancien repaire de pirates, a été achetée par Lord Glenconner en 1958 pour quelques dizaines de milliers de dollars. Il en fera un lieu de villégiature destiné à la jet set et offrira une parcelle en cadeau de mariage à la princesse Margaret en 1960.  

C’est l’ancienne dame de compagnie de la princesse et épouse de l’aristocrate écossais, Anne Glenconner, qui nous emmène ici dans cette île qu’elle connaît si bien, sur les traces d’un tueur en série qui sévit parmi la jeunesse dorée qui y séjourne.  

Lady Vee, riche septuagénaire propriétaire de l’île, y rejoint sa fille adoptive pour célébrer son anniversaire en grandes pompes. Mais lorsqu’une jeune héritière disparaît, c’est toute l’île qui est sous le choc. Dans ce petit écrin réservé à l’élite et protégé du monde, tout le monde devient suspect. A l’approche d’une grosse tempête tropicale qui a fait déserter la plupart des habitants, l’unique policier de Moustique, Salomon, n’aura pas de trop de l’aide de Lady Vee et sa nièce pour comprendre ce qui se trame.  

Certaines des plus grandes célébrités du monde ont perdu leurs inhibitions sur cette plage, vaincues par la liberté qui règne à Moustique.

Pas loin du cosy-mystery (qui n’est pas franchement un style littéraire que j’affectionne particulièrement), j’ai pourtant été charmée par ce polar plutôt surprenant. Si on côtoie les paillettes et le sable blanc de la haute société, on est parfois agréablement surpris par la tournure que prennent les événements avec un côté tragique et sans concession.

C’est un polar en huis-clos, glamour et rythmé avec une écriture limpide que nous propose l’autrice avec ce premier roman parfait pour l’été. Après avoir écrit son autobiographie qui a connu un grand succès outre Manche (et que, en grande amatrice de tout ce qui a trait à la royauté, je serais très curieuse de découvrir) il est certain que la veine du polar mondain lui va comme un gant ! 

« Croyez-le ou non, mais j’ai une conscience. Si je peux restaurer le récif, j’aurai fait quelque chose pour sauver la planète, laissé un héritage. Disons que c’est pour me faire pardonner tous les jets privés que j’ai affrétés et les gouffres à essence que je conduis. »

Note : 4 sur 5.

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