Jean-Louis Tripp









Editions Casterman / 2022/ 336 pages
45 ans plus tard, l’auteur choisit de revenir sur cet épisode et de retraverser chaque moment du drame. Avec franchise et sensibilité, il sonde sa mémoire et celle de ses proches pour raconter les suites immédiates et plus lointaines de l’accident, luttant pour dessiner la perte tragique d’un petit frère de 11 ans qui continue d’exister dans l’histoire familiale…
1976. C’est le mois d’août en Bretagne, sur la route des vacances. L’insouciance et les précieux souvenirs qui se construisent en famille. Celle de Jean-Louis, avec sa mère, ses deux petits frères, sa copine, sa tante, son oncle… une famille comme on en connaît tant.
Et puis le drame. La vie qui bascule. On bascule que dans un sens, parce qu’on ne se souvient plus comment c’était, avant. Quand l’insouciance prenait le pas sur tout le reste, quand tout était possible et que les choses graves n’arrivaient qu’aux autres. Pas à nous. Pas au petit frère rempli de vie l’instant d’avant, avec tant d’années devant lui.
Jean-Louis nous raconte son histoire, celle de Gilles à qui on a fauché la vie du haut de ses 11 ans, comme ça, au détour d’une départementale. Comme sur un malentendu. Il raconte le choc, la perte, le deuil. L’incompréhension et la colère. L’injustice et la tristesse infinie. Et la résilience aussi.
Avec ses dessins en noir et blanc (ou presque) si forts et si parlants, les planches n’ont presque pas besoin de mots. On est tellement engloutis par le drame vécu par cette famille qui aurait pu être la nôtre qu’on comprend chaque étape en la vivant presque simultanément. C’est un magnifique hommage, certainement salvateur, que Tripp rend à ce petit frère parti trop tôt et à l’amour d’une famille.
Totalement bouleversant.
Merci aux éditions @casterman_bd pour l’envoi de ce roman graphique sublime et incroyablement touchant.
Parfois, on est sidéré de constater que la vie – on ne sait comment – a continué. On croyait ne jamais sortir de l’abîme, mais doucement, sans qu’on s’en rende compte, ça change. Puis un jour, on réalise avec surprise qu’il y a longtemps qu’on n’y a pas pensé.