La Malédiction d’Irminsul

Anaël Train

Auto-édition / 2022 / 470 pages

Ulrich, Asgeir, Wigbert.
Trois hommes à la croisée de leurs destins dans une Aquitaine à feu et à sang.
Trois quêtes.
Enchevêtrées.
Épiques.
Au nom de l’honneur et de la justice.

Pour son second roman, Anaël Train nous fait revenir à Blaye mais quelques décennies avant les événements du Serment de Jaufré que j’avais découvert avec plaisir l’année dernière. C’est en 847 que se déroulent les événements de la Malédiction d’Irminsul.  

En ces temps sombres, les cités portuaires sont la cibles des attaques sanguinaires des vikings. Ulrich, Abbé de Blaye amoureux de sa cité et de sa bien-aimée, observe avec appréhension le bal des vaisseaux venus du Nord qui se dirigent vers Bordeaux. Il sait que sa cité n’est pas à l’abri d’une attaque prochaine. Et pourtant ce sont d’autres assauts qui l’assaillent et auxquels il doit faire face dans sa propre intégrité. En tant que descendant du compagnon d’armes de Roland, il a juré de veiller sur le tombeau sacré. C’est cette quête qui le mènera au bout de lui-même, malgré les trahisons, les peurs, les morts et les tragédies, jusqu’à ne plus se reconnaître. Le destin mettra sur sa route des alliés inattendus, des hommes en quête de leur propre chemin, qui, malgré les immenses différences qui les séparent, se montreront de la même trempe, celle des hommes de foi.  

Depuis les remparts de la cité, l’abbé Ulrich regarde avec effroi l’imposante armada viking remonter l’estuaire de la Gironde. Dans son cœur, aucun doute : c’est Bordeaux que ces guerriers sanguinaires convoitent.
Blaye résistera-t-elle à leur retour ?

J’ai vraiment adoré me replonger dans l’univers médiéval qu’Anaël Train connait si bien. Grâce à cette maîtrise, on peut se laisser mener sans résistance dans les méandres historiques et culturels de cette période si dense de notre histoire. Et quel plaisir ! J’ai particulièrement aimé le parti pris exempt de tout manichéisme qui nous offre des héros dans tout ce qu’ils ont de plus humain avec leurs tourments et leurs noirceurs, sans hypocrisie. On pourrait craindre dans la première partie que notre héros le soit un peu trop… mais petit à petit sa conscience perd de l’assurance face à la réalité des horreurs qu’il traverse et il devient plus humain et vulnérable, pour notre plus grand plaisir, incarnant un véritable et sombre personnage médiéval, tandis que les terribles vikings montrent parfois un peu de leur vulnérabilité. Bref, une jolie manipulation croisée des caricatures du genre que l’on peut trop souvent croiser.

Si j’aurais peut-être aimé un peu plus d’approfondissement sur l’aspect mystique du tombeau de Roland, c’est un roman encore plus abouti que le précédent qui nous tient en haleine absolument tout du long. Un grand merci Anaël pour l’envoi de ton roman et très bon vent à lui ! 

Note : 3.5 sur 5.

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